Reprenons les travaux de la Ligue des droits de l’Homme, dont le combat permit d’obtenir la réhabilitation des martyrs de Vingré, par exemple. L’Histoire a tranché : les fusillés pour l’exemple sont, de fait, réhabilités par son jugement. Poursuivons notre explication, sur le Chemin des Dames : la tragédie, inscrite sur le terrain, favorisée par l’aveuglement de Nivelle (bien que les plans français soient tombés aux mains des Allemands, aucune modification n’a été apportée à l’offensive programmée, aucune analyse du site n’a renouvelé l’approche de l’état-major) s’accompagne du refus, de l’appel des « poilus » qui se dressent contre l’autisme du haut commandement. Pensons à ces malheureux, qui avaient connu d’autres enfers, depuis le début de la guerre. Mon grand’oncle François, mon oncle Pierre, ont connu ceux de Verdun, du Chemin des Dames. Combien de « poilus » vécurent la même expérience, les mêmes carences, les mêmes abandons du commandement, sourd aux remarques, aux plaintes des soldats ?
↧