Là où il n’y a pas de grâce à rendre, c’est à propos du déni de mémoire frappant le dernier poilu « mort pour la France », Augustin Trébuchon du 415e RI.
Une balle allemande l’a tué net quelques minutes avant que le clairon ne sonne l’armistice le 11 novembre 18 à Vrigne-Meuse.
L’Armée ne conteste pas que ce soit « le dernier Français tombé au front ». Et une cérémonie officielle annoncée par la Défense vient encore de se dérouler ce 11 novembre à Vrigne-Meuse.
Mais.
Mais la fiche militaire de décès au nom d’A. Trébuchon porte la mention : mort le le 10 novembre à 10 heures. Au petit carré militaire du cimetière de Vrigne-Meuse, sa croix blanche indique comme date de sa mort : 10 novembre.
Une incroyable manipulation. Selon l’Armée, il n’y aurait donc plus eu de pertes humaines à déplorer entre le 10/11/18 à 10h et le 11/11/18 à 11h !!!
Aucun historien n’oserait confirmer une telle invraisemblance.
Alors pourquoi refuser à ce poilu et la date et l’heure réelles de son passage de vie à trépas ?
Pour camoufler une opération militaire entre le 9 et le 11, menant au casse-pipe le 415e RI envoyé seul et sans préparation sur la rive droite de Meuse occupée par 3 régiments allemands. Plus de 50 morts en moins de deux jours, pendant les dernières heures de combat, quand l’armistice était connu de tous…
L’Armée a préféré ensuite occulter ce « gaspillage » humain. Et Trébuchon tombé le 11 novembre vers 10h45… est donc déclaré « mort pour la France » le 10 à 10h.
Que l’on nous parle de « devoir de mémoire » quand celle-ci n’est même pas respectée par l’Armée.
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Par : JEA
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